Quantcast
Channel: Société – Journal du Mali
Viewing all 1417 articles
Browse latest View live

 Réfugiés : Tranches de vie à Mbéra

$
0
0

Pour les populations du nord Mali, le camp de Mbéra est à la fois un refuge et une prison à ciel ouvert dont elles redoutent de partir.

Un an et demi après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, plus de 100 000 Maliens qui ont fui les conflits dans leur pays, vivent encore en exil. Dans l'extrême sud-est de la Mauritanie, à moins d'une centaine de kilomètres de la frontière malienne, ils sont environ 43 000 réfugiés maliens parqués dans le camp de Mbéra, immense enclos à ciel ouvert où les conditions de vie sont loin d’être optimales. Originaires pour la plupart des localités du nord et du centre du pays, ils ont fui l'instabilité, les affrontements entre groupes armés, le banditisme et les exactions. Ils ont tout laissé derrière eux et attendent, parfois depuis des années, des temps meilleurs.

Au Burkina Faso, au Niger, et en Mauritanie, les réfugiés vivent sous l'interdit. Ils ont fui le Mali et ont trouvé refuge chez les autres. Ils ont à boire, à manger, une tente pour s'abriter, mais ils restent déracinés, exilés, des apatrides dans ces villes immenses à ciel ouvert, hors du monde, où le temps passe sans qu'ils ne sachent vraiment s'ils retrouveront un jour leur chez eux. « Ce qui me manque le plus de mon pays c'est la liberté que j'avais », confie Ahmed, un Malien qui habitait un village près de Léré et qui avoue sans peine qu'en tant qu'habitant du désert, où les frontières n'ont pas cours, ce confinement s'apparente pour lui à une prison. « Nous sommes là, dépendant de l'assistance humanitaire pour boire, manger, s'éduquer, ou trouver un peu de travail », dit-il. Pour ces Maliens, la fierté en a pris un coup et la dignité est tout ce qui leur reste.

Vie de réfugiés Ils sont environ 43 000 réfugiés maliens concentrés dans le petit périmètre international du camp de Mbéra, vivant sous perfusion et selon les règles des ONG. « Je suis ici depuis le 25 janvier 2012, cela fait plus de 4 ans maintenant. La vie est très difficile au camp. Ce que nous recevons du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) n'est pas du tout suffisant, mais nous ne pouvons vivre ailleurs. Ce sont les conditions qui veulent ça », explique Zeine, résigné sur son sort. En 2012, au tout début de la crise, tout son village est parti de l'autre côté de la frontière en Mauritanie, pour fuir les exactions. « Nous avons eu peur car nous avons vu ce qui s'était passé dans les années 90. L'armée est venue et ils ont tué des gens. Nos parents l'ont vécu, nous aussi. C'est un problème qui est toujours là », lâche-t-il fataliste.

Le camp de Mbera qui s'étend sur 8 km carré est maintenant sa nouvelle réalité, son nouveau village. Ahmed se souvient du jour où il est arrivé : le monde, la poussière, la promiscuité, les files d'attentes interminables, qui sont devenues son lot quotidien, pour s'enregistrer, se nourrir, se loger, se soigner. « Quand tu arrives, tu fais la queue pour t'enregistrer auprès de l'administration mauritanienne, ensuite au centre d'accueil, où tu attends des heures ton enregistrement pour avoir un ticket te permettant d'accéder au camp. Tant que tu n'as pas l'attestation de réfugié, tu n'as pas droit à grand-chose », explique-t-il. Ahmed et sa famille ont attendu 3 mois pour avoir la leur. « Quand tu as une attestation, le HCR va te donner une tente, voire un hangar, et tu as droit à la distribution : du nécessaire d'hygiène, des biscuits, des couvertures, un bidon, des rations de nourriture mensuelles, le strict nécessaire », décrit Ahmed. Le HCR assiste, protège et organise la vie des réfugiés, il fournit l'aide provisoire d'urgence… qui va souvent durer. Un épineux et coûteux problème toujours pas résolu.

Khalid, 25 ans, a quitté le Mali en février 2012 pour fuir les représailles. Le camp de Mbéra, il connaît bien. Il y vit de petits travaux et d'expédients et, pour lui, en dehors de la chaleur implacable sous la tente qui frise souvent les 48 degrés et qu'il partage avec 5 autres personnes, la principale difficulté est la nourriture, les rations qui depuis quelques mois ont diminué. « Il y a des distributions mensuelles pour la nourriture, souvent irrégulière. Nous étions à 12 kg de riz par personne. Ce dernier mois nous avons eu 2 kg de riz plus 1 kg de haricot et 2 000 ouguiyas (équivalant de 3 440 francs CFA en monnaie mauritanienne). Comment voulez-vous arrivez à vous nourrir tout un mois dans ces conditions ? », maugrée-t-il. Pour améliorer le quotidien, il y a bien les boutiques des villages avoisinants, mais les prix sont deux fois plus cher qu'au Mali et la plupart des réfugiés ont tout abandonné au pays et ne disposent plus d’aucune ressource.

Un possible retour ? « Je suis au camp de Mbéra depuis 2013. Je suis venu par peur des représailles, des arrestations qui avaient lieu chez moi. Je suis de la commune de Karéri dans le cercle de Tenenkou », se présente Lamine, un Peulh. Pour lui, la motivation première des réfugiés pour quitter le Mali, c'est la sécurité. « Au Mali, on s'en prend à nous, à de simples personnes qui sont en transhumance. On les emmène, on place des armes à leur côté et on dit qu'on a récupéré des terroristes. Ce sont les autorités maliennes qui nous prennent pour des terroristes, qui nous accusent », décrit-il le ton las. Leur retour, les réfugiés le conditionnent à deux priorités, l'application de l'Accord et la sécurité. Khalid, Zeine et Ahmed semblent partager le même constat. « Si l'Accord et les point prévus pour les réfugiés sont appliqués, et s’il y a une armée reconstituée c'est à dire mélangée, incluant les groupes armés et non composée d'étrangers qui ne nous comprennent pas, alors nous retournerons », affirme Zeine. « La sécurité n'est toujours pas là. On a trop souffert, on en a assez. Il y a des barrages routiers et des hommes en armes qui viennent vous voler, nos biens, notre bétail, notre subsistance, c'est humiliant ! », affirment-ils. Selon eux, la majorité des réfugiés maliens du camp ne souhaitent pas retourner au Mali pour le moment. Certains ont essayé mais beaucoup sont revenus. Depuis septembre 2016, le camp de Mbéra a vu l'afflux de 3 000 réfugiés maliens, des retours ainsi que de nouveaux arrivants.

Même si pour la majorité de ces réfugiés maliens, les conditions ne sont pas réunies pour revenir au Mali, tous rêvent d'un retour au pays, sur leur terre. Alors, malgré les inquiétudes, certains décident de rentrer à la maison. Pour la période de décembre 2015 à juin 2016, le HCR en a aidé pas moins de 2 000 à rentrer. « Malgré tout la vie continue. On a l'espoir qu'il y aura la paix chez nous, que l'on puisse rentrer et vivre paisiblement et en sécurité. On attend et on s'en remet à Allah », conclut Zeine.

 

 

 

 

Cet article  Réfugiés : Tranches de vie à Mbéra est apparu en premier sur Journal du Mali.


Procès Sanogo : l’audience renvoyée à la session de 2017

$
0
0

czkauvfwiaaj0mu

Après plusieurs suspensions, le procès Sanogo a finalement été reporté à la session prochaine des assises. La Cour a rejeté la demande de liberté provisoire des accusés et à ordonner une nouvelle expertise médicale des corps des victimes dans l’affaire dite des bérets rouges.

C’est officiel la cour d’assise en transport à Sikasso dans le cadre du procès Sanogo a renvoyé l’audience à la session prochaine des assises dont la date n’est pour l’instant pas connue. La cour a également rejeté la demande de liberté provisoire de la défense.

En d’autres termes, le général Haya Sanogo et les 17 autres accusés restent en prison en attendant l’annonce de la nouvelle date des assises. Selon Me Abdoulaye Sidibé, avocat à la cour, le délai minimum est entre 3 ou 4 mois pouvant aller jusqu’à 6 mois.

En attendant, la cour a ordonné une nouvelle expertise médicale au laboratoire Mérieux de Bamako dans un délai de 45 jours afin d’identifier à nouveau le corps des 21 bérets rouges. On rappelle que c’est la seule exception de procédure qui a été retenue par la cour sur les quatre soulevées par la défense.

 

Cet article Procès Sanogo : l’audience renvoyée à la session de 2017 est apparu en premier sur Journal du Mali.

EID 2016 : pas de relâche dans l’effort

$
0
0

eid

Pour la 21ème fois consécutive, gouvernants et gouvernés ont rendez-vous le 10 décembre prochain au Palais des sports de Bamako, dans le cadre de l’Espace d’interpellation démocratique (EID). Une séance de catharsis collective à laquelle les Maliens font de plus en plus confiance.

Le 10 décembre prochain, le Premier ministre, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement, se plieront à cet exercice démocratique instauré en 1994 pour célébrer la journée de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Ils seront, cette année encore, interpelés sur des questions liées à la justice, à la sécurité des personnes et de leurs biens mais aussi sur le foncier. Assurée jusqu’en 2011 par le ministère de la Justice, la charge de l’organisation de l’Espace d’interpellation démocratique a été, depuis 2012, transférée au Médiateur de la République. « Sans être une juridiction, chaque session de l’Espace d’interpellation démocratique est présidée par un jury d’honneur ad hoc indépendant », explique Rokiatou Bagayoko, conseillère chargée de communication du Médiateur. Depuis que le bureau du Médiateur s’intéresse aux recommandations et autres suites à donner à certains dossiers d’interpellation contre l’administration ou les services publics à travers des ateliers de suivi et d’évaluation, d’énormes acquis ont été constatés dans leur traitement. Autre aspect important, c’est la prise en compte récente des préoccupations de nos compatriotes résidant à l’étranger.

Retombées positives En termes de bilan, on peut citer l’indemnisation en cours des victimes touchées par l’implantation de la ligne haute tension, Mali-Côte d’Ivoire sur le budget de l’État à hauteur de 300 millions de nos francs, l’intégration dans la fonction publique des collectivités des agents contractuels des écoles communautaires à hauteur de 407 en 2014 et 500 en 2015. On note également que 12 cas d’interpellations individuelles ont été traités avec satisfaction.

EID 2016 Pour cette 21ème édition, les services du Médiateur de la République ont enregistrés 234 demandes d’interpellation contre 206 pour l’année précédente. « Le Médiateur, en prenant l’EID en 2012, avait pour souci de rendre ce forum beaucoup plus crédible et efficace. La satisfaction des citoyens demeure la préoccupation majeure de l’équipe de EID », explique Mamadou Sissoko, secrétaire permanent. Pour la session qui s’annonce, le ton est déjà donné, 6 dossiers sont déjà réglés avant l’ouverture. La commission préparatoire, après dépouillement des dossiers reçus, a arrêté 22 demandes d’interpellation pour lecture, 118 pour suite à donner, tandis que 94 demandes ont été rejetées pour non conformité aux critères de l’EID.

 

Cet article EID 2016 : pas de relâche dans l’effort est apparu en premier sur Journal du Mali.

Prisons maliennes, grand malaise et basse sécurité

$
0
0

surveillant-maison-arret-bamako-grillage-protection

En début de semaine, la prison de Niono a été attaquée par des hommes armés qui ont libéré plus d'une cinquantaine de détenus. Un mois auparavant une attaque visait la prison de Banamba. Dans ces deux cas les assaillants ont, sans mal, pu arriver à leur fin, relançant la question du dispositif sécuritaire dans les établissements pénitenciers et de la prise de conscience, pour un nécessaire changement.

« Il faut qu'il y ai un événement tragique pour qu'on se rende compte qu'il y avait une menace potentielle », déclare Brahima Sogodogo, secrétaire général de la section syndicale des surveillants de prison. Au moment de l'attaque de la prison de Niono, il n'y avait que 3 surveillants en service pour plus de 90 détenus. Beaucoup de choses n'ont pas fonctionné lors de cette attaque, le chargeur des surveillants était vide, ils n'étaient pas en nombre suffisant, l'établissement était mal éclairé et vétuste, il ne comportait pas de mur de sécurité ou de mirador pour permettre de mieux défendre le site.

Pour le syndicaliste, Niono, n'est que l'expression d'une crise plus profonde dans le dispositif sécuritaire et le système de fonctionnement des établissements pénitentiaires maliens. « il y a un manque crucial de personnel, manque de matériel, manque d'actualisation de la formation et maintenant on est la cible des attaques, au moins qu'on nous donne le matériel pour nous défendre », s'exclame-t-il.

Au Mali, dans les 59 établissements pénitentiaires que compte le pays, le moral n'est pas au beau fixe et le malaise est grand, à cause des conditions déplorables dans lesquels travaillent les surveillants, « il n'y a rien qui est fait et je ne vois pas quelque chose à court terme, même si au niveau du statut des lois ont été promulguées mais ne sont toujours pas appliquées », souligne Brahima Sogodogo, qui s'évertue à faire comprendre le rôle que le surveillant de prison joue dans la sécurité publique. « On peut prendre un chef de gang mais ses éléments peuvent vouloir aller le libérer, vous avez souvent des mutineries à l'intérieur des prisons, des attaques. Un agent de sécurité normalement ne doit pas être surpris par une attaque, car si vous êtes surpris ça veut dire que c'est trop tard et que quelque chose n'a pas fonctionné. il faut être prêt à être attaqué même si on doit attendre 1 an, 10 ans. Si les autorités s'attendaient à ce que les prisons soient attaquées, ils recruteraient, ils achèteraient des armes , ils formeraient des agents, il faut que cette démarche sécuritaire soit intégrée », ajoute le syndicaliste.

Après l'attaque de Niono, le ministre de la Justice qui s'est rendu sur place a déclaré, « Cette visite m’a permis de toucher du doigt la réalité et je puis vous donner la garantie que toutes les dispositions seront prises pour, non seulement, prendre totalement en charge les frais de traitement des deux blessés mais aussi améliorer les conditions de travail des gardiens de prison ».

« Je ne suis pas trop optimiste sur une prise de conscience après Niono car ce n'est pas la première fois que cela arrive, répond Brahima Sogodogo. « Si il y a prise de conscience c'est bien, mais elle aurait déjà du arrivé avant », conclut-il.

Cet article Prisons maliennes, grand malaise et basse sécurité est apparu en premier sur Journal du Mali.

Corruption à tous les étages

$
0
0

corruption2

En 2014, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita déclarait l'année, comme celle de la lutte contre la corruption. À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption, retour sur 3 années de délinquances financières.

« Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Inchallah ». C’est le message sans équivoque lancé par le président IBK lors de la présentation de ses vœux en 2014. Dès lors, les attentes étaient énormes. Et au début, cette politique de tolérance zéro et d’assainissement semblait sur la bonne voie.

L’ancien directeur du Paris Mutuel Urbain (PMU) en a un temps fait les frais. Particulièrement indexé et accusé d’avoir détourné près de 34 milliards de FCFA, Idrissa Haidara fut interpellé avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Profitant de l’occasion, il quitta le pays pour joindre la France. Mais depuis c’est le calme plat. Le vérificateur remet annuellement son rapport en main propre au président et des dizaines de dossiers pour détournements continuent d’affluer sur les bureaux du procureur sans réel impact.

Interpellé sur cette question ; le vérificateur général Amadou Ousmane Touré acquiesce. « Oui effectivement, nous allons essayer de corriger, de transformer cela en une véritable action. Moi-même je suis magistrat de formation, nous avons créé à cet effet une cellule juridique au niveau du bureau ». En trois ans, près de 200 milliards de FCFA auraient été détournés. Le vérificateur général se désole que certaines personnes soient hors poursuite. « Je regrette que des ministres vis-à-vis desquels des faits précis ont été rapportés, des faits prouvés, ne comparaissent pas ».

Le vérificateur a dans ses conclusions mis en lumière plusieurs méthodes de détournements de fonds : le non reversement au trésor public des ressources collectées, la fabrication de faux documents pour justifier des dépenses ou encore les surfacturations en sont une liste non-exhaustive. L’office de la haute vallée du Niger (OHVN) a par exemple,par un de ces procédés, détourné une trentaine de millions. Le CHU Gabriel Touré est également accusé de malversations à hauteur de 1 milliard de FCFA.

Toutefois, il y’a juste trois mois le directeur général du Centre International de Conférence de Bamako (CICB), Paul Ismael Boro, a été démis de ses fonctions pour détournements et mauvaise gestion.

 

Cet article Corruption à tous les étages est apparu en premier sur Journal du Mali.

EID 2016 : des recommandations pertinentes

$
0
0

eid2016

L’édition 2016 de l’espace d’interpellation démocratique (EID), s’est tenue à sa traditionnelle date du 10 décembre, date anniversaire de le déclaration universelle des Droits de l’homme des Nations unies. Comme à l’accoutumée, la journée longue et riche en interpellation, en présence de plusieurs membres du gouvernement sous la conduite du Premier ministre chef du gouvernement M. Modibo Keita. Le jury d’honneur était présidé par M. Diaby Kalifa Gassama, ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté de la Guinée. L’édition a passé au peigne fin, les 22 dossiers d’interpellations retenus sur un total de 234 reçus par bureau du Médiateur.

La satisfaction des interpellateurs demeure une des préoccupations du bureau du Médiateur de la République, dirigé par le sage Baba Akhib Haïdara. La qualité des débats au cours de cette 21ème édition a permis aux membres du jury de faire des recommandations pertinentes pour un EID plus engagé et respecté. La dynamique enclenchée depuis la 19ème session en vue de susciter un intérêt plus grand et plus soutenu des citoyens pour l’EID, continue de produire des effets positifs. «La tendance encourageante est celle de la participation de nos citoyens vivant dans les régions, hors de Bamako. Sur les 234 demandes d’interpellation, 132 proviennent des régions, soit 56,41% et 102 de Bamako soit43,59% », souligne le Médiateur. «Par contre nous restons frustrer par la faiblesse de la participation féminine. Elle a atteint à peine 5%. De même de celle des Maliens de l’extérieur peine à être mobilisée. Nous devons redoubler d’effort pour arriver à une participation plus significative de ces deux groupes cibles », a-t-il ajouté.

Cette année, conformément aux critères appliqués par la commission préparatoire, la 21ème session, après avoir reçu les dossiers les a classifié comme suit : 22 dossiers retenus pour être lus publiquement, 118 pour suite à donner et 94 demandes rejetées pour non-conformité aux critères de l’EID. Parmi toutes les interpellations retenues, celles qui concernent les litiges fonciers et domaniaux sont les plus nombreuses. Elles ont pour origine la non-exécution des décisions de justice, les régularisations de situations administratives et le non-respect des engagements contractuels de l’État.

Ce sont donc au total, 22 ministres concernés qui ont été interpellés oralement, notamment le ministère de la Justice et des droits de l’homme, de celui de l’Intérieur et de la  sécurité, des domaines de l’État et des affaires foncières, de l’Économie et des finances, de l’Emploi et de la formation professionnelle, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, entre autres. «Le chantier de l’EID reste encore très grand. Certes des efforts ont été fournis pour la mise en œuvre des recommandations du jury d’honneur, mais il reste beaucoup à faire, car le combat pour la liberté et pour la promotion et la protection des droits de l’homme est un combat de tous les jours », a indiqué le secrétaire permanent de l’EID, M. Mamadou Sissoko.

À la suite des interpellations, les membres du gouvernement ont successivement apporté leurs réponses à l’Espace avant les recommandations du jury d’honneur, qui demandent l’inventaire de toutes les recommandations restées sans suite depuis l’institution de l’EID pour évaluer son efficacité et mener une réflexion sur les moyens de corriger les éventuelles insuffisances. Ces recommandations ont été suivies du discours de clôture du Premier ministre.

Dans son discours de clôture, Modibo Keita a estimé que l’EID a franchi des étapes importantes. Réagissant aux requêtes des interpellateurs, le Premier ministre a laissé entendre que « l’EID est une tribune et non un tribunal ». Tout peut s’obtenir chez nous à travers le dialogue, a insisté Modibo Keita pour qui, le gouvernement a tout intérêt à ce que l’exercice se tienne en ce sens qu’il permet de créer une harmonie dans la relation entre gouvernés et gouvernants. «Nous avons besoin de ce genre de débats pour dire au gouvernement que ceci ne va pas dans le sens souhaité. L’administration a pour but de nous servir d’échos et de feedback. Nous avons remarqué qu’il y a eu de nombreuses déclarations. Nous devons être ouverts à toutes les critiques. La critique nous l’acceptons bien volontiers pour bien faire, parce que nous sommes au service d’une communauté, d’un peuple », a-t-il conclu.

Cet article EID 2016 : des recommandations pertinentes est apparu en premier sur Journal du Mali.

ATT tiré d’affaire ?

$
0
0

att

Hier l’Assemblée Nationale a, lors de sa séance plénière, présentait un rapport d’examen sur la mise en accusation d’Amadou Toumani Touré. À l’issue de l’énoncé des faits, des accusations ont été portés à l’encontre de l’ancien président mais faute de preuves, elles devraient rester sans suite.

« L’ancien président de la République est accusé d’avoir favorisé la pénétration des forces étrangères sur le territoire national » précise le rapporteur de la commission ad hoc Bréhima Beridogo.

Le général ATT est aussi indexé sur la « destruction de l’outil de défense » et la démoralisation des troupes à travers des nominations de cadres militaires par complaisance.

Il y’aurait aussi eu une volonté de la part de l’ancien président de compromettre la tenue des élections générales de 2012.

Pour toutes ces raisons, la commission ad hoc a conclu que le président pourrait faire l’objet de poursuites. Mais ne disposant pas de preuves matérielles pour les étayer, il est peu probable qu’une instruction le visant voit le jour.

En outre, toutes les infractions dont il est accusé constituent « des crimes de hautes trahison » qu’aucun texte malien ne définit.

Le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) Choguel Kokalla Maiga appartenant à la majorité présidentielle a estimé que l’exil d’ATT n’est pas bon pour le pays. « Nous pensons sincèrement qu’aujourd’hui, sauf pour raison de sécurité personnelle, son (ATT) exil ne sert en rien les intérêts supérieurs de la Nation. Au contraire, une organisation ordonnée de son retour au pays, en rapport avec les autorités de la CEDEAO qui avaient supervisé son départ en exil, grandirait notre pays ». Une nouvelle conjoncture qui devrait ravir les leaders de l’opposition.

Le 1er octobre dernier, lors d’une marche qu’ils avaient organisé, ils réclamaient vivement l’abandon de tous soupçons à l’égard de ATT et son retour au Mali.

 

Cet article ATT tiré d’affaire ? est apparu en premier sur Journal du Mali.

Immigration : La patate chaude du retour des migrants 

$
0
0

000_nic6418613_0

La chasse aux migrants en Algérie, il y a plus d’une semaine, a remis à la une de l’actualité la question de la migration et soulevé des polémiques ravivées par la signature supposée d’un accord entre le gouvernement malien et l’Union européenne pour la réadmission des maliens en situation irrégulière en Europe. Pour nombre de Maliens, la réaction jugée « molle » de Bamako vis-à-vis des expulsions d’Algérie et l’éventualité d’un accord avec l’Union européenne est la preuve d’une position gouvernementale équivoque. Quoi qu’on dise, il apparaît clairement que le problème de la migration, véritable patate chaude pour les Occidentaux, doit être réglé par les pays d’où partent les migrants.

Jeudi 1er décembre 2016. Dans la nuit, les rues de la capitale algérienne, Alger, sont le théâtre d’une descente de police et de gendarmerie pour « mettre le grappin » sur les migrants subsahariens, parmi lesquels des femmes et des enfants. Au bout de cette opération qui s’est poursuivi jusqu’au vendredi 2 décembre, 1 500 sans-papiers subsahariens sont interpellés, transportés manu militari dans le sud du pays, à Tamanrasset, avant d’être expulsés. Ils sont pour la plupart libériens, guinéens, maliens, congolais et béninois. « La honte », « une rafle raciste », « chasse aux noirs », « forfaiture renouvelée digne d’un régime fasciste », les mots ne manquaient pas pour illustrer les réactions provoquées par ces opérations, y compris de la part d’une frange de la société civile algérienne. L’onde de choc s’est propagée dans les pays dont sont originaires ces migrants. La colère et l’indignation ont vite éclaté à Bamako, car parmi les migrants figurent 600 Maliens arrêtés chez eux ou sur leur lieu de travail, dont 400 ont été envoyés à Tamanrasset et 200 expulsés à travers le Niger. « Qui n’a pas compris qu’il s’agit avant tout d’envoyer un signal aux protecteurs européens de la dictature ? Cette punition collective est d’abord destinée à montrer aux Occidentaux que le régime d’Alger est plus que disposé à servir de supplétif docile aux politiques de « containment » des migrations africaines », s’indigne l’économiste algérien Omar Benderra, sur le site Libre Algérie. En août dernier, 400 Maliens avaient déjà été rapatriés à cause de violences à Tamanrasset.

Conditions d’expulsion contestables À l’Association malienne des expulsés, Moustapha Bathily, 36 ans, raconte les conditions de son expulsion : « J’ai été arrêté à 7 heures du matin, juste à la sortie de chez moi. Avant, je travaillais sur un chantier et je gagnais 1 200 dinars (6 000 francs CFA) par jour. Ils nous ont conduits à la gendarmerie et ont demandé nos papiers. Ceux qui en avaient ont été relâchés. Moi j’avais laissé les miens chez moi. Je n’avais que 1 700 francs CFA en poche et lorsque j’ai changé la devise, on ne m’a remis que 700 francs CFA. C’est avec ça que j’ai fait le chemin retour vers le Mali ». À côté de lui, Ousmane Dembélé, expulsé lui aussi, est malade et peine à parler.

Dans leurs témoignages, des expulsés ont affirmé avoir été brutalisés et maltraités par les forces de sécurité algériennes. Il y aurait eu des morts, selon certains. Une information impossible à vérifier auprès des sources officielles. Il aura fallu attendre le lundi 13 décembre pour que les autorités maliennes réagissent. « Nous demandons une enquête au sujet des cas de décès annoncés pour avoir confirmation ou infirmation de cette information », a ainsi affirmé Issa Sacko, délégué général des Maliens de l’extérieur, à l’AFP, ajoutant que « la dignité humaine reste de mise quoiqu’il arrive ». Pour sa part, Saloum Traoré, président d’Amnesty international Mali assure que « l’Algérie n’a pas respecté les textes internationaux en la matière. Dans cette opération, il y a un système raciste. De plus, l’expulsion de masse est interdite ». Pour beaucoup d’observateurs, tout cela pose la question de la protection des migrants, qui semblent laissés à l’abandon par les consulats et le Haut conseil des Maliens de l’extérieur. En particulier quand ils se retrouvent en difficulté, comme la situation qui fut l’objet de la sortie véhémente du Conseil supérieur de la diaspora malienne. Son président a fustigé lors d’une conférence de presse, le 6 décembre dernier « le laxisme des diplomates maliens à Alger ».

Accord et désaccords Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le dimanche 11 décembre, le communiqué conjoint Union européenne/Mali qui a sanctionné le dialogue de haut niveau sur la migration, a fait grand bruit au sein de l’opinion. D’abord à travers certains medias étrangers (AFP, Jeune Afrique, RFI), qui ont annoncé la signature d’un accord sur la réadmission des migrants vivant en situation irrégulière en Europe, une information largement relayée sur les réseaux sociaux. Le communiqué faisait état de renforcement de la coopération dans les domaines comme la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées, la prévention et la lutte contre la migration irrégulière, le retour, la réadmission et la réintégration des migrants en situation irrégulière. Une sorte de prolongement du sommet de la Valette qui a réuni, du 11 au 12 novembre 2015, les chefs d’État européens et africains, les chefs d’institutions régionales, sous-régionales et mondiales (Union européenne, Union africaine, CEDEAO, OIM, ONU) autour de la question de la migration. L’impossibilité d’y trouver un accord commun a donc conduit l’UE à négocier avec les pays africains isolément.

« Après le sommet de la Valette, Maniela Ricci, en charge de la politique de l'information de l'UE, est venue nous voir pour nous dire clairement que l’Europe ne veut plus de nous. Elle ne comprenait pas que malgré tous les morts, des milliers de personnes continuent de prendre la mer en vue de gagner l’Occident. Nous lui avons rétorqué que les financements qu’ils donnent, aucun migrant, ni aucun candidat à la migration n’en voit la couleur. Voyant que ce qu’ils ont mis en place a très peu d’effet, ils utilisent désormais la force », explique Amadou Coulibaly, chargé des relations sociales de l’Association malienne des expulsés. « Nulle part dans le communiqué, il n’est question d’accord. Un communiqué conjoint n’a pas la valeur juridique d’un accord. Le Mali n’a pas encore signé », répond Drissa Dioura, chef du bureau de l’information et de la presse au ministère des Affaires étrangères. Le Mali n’a donc pas signé, mais « que ce soit démenti ou pas, signé ou paraphé, l'accord existe. En avril dernier, la Côte d’Ivoire l’a signé, et le Niger aussi. Ce communiqué-là, c’était juste pour jeter les bases d’un accord. Le Mali va signer », confie ce diplomate ayant requis l’anonymat. Quoi qu’il en soit, ces évènements qui ont soulevé des polémiques loin de désenfler, posent la question du traitement fait à la question de la migration par les autorités maliennes, et mettent une nouvelle fois en lumière les couacs de la communication gouvernementale. Quand bien même il existe « une politique nationale des migrations (PONAM) qui prévoit la lutte contre l’émigration irrégulière, aider nos compatriotes à revenir, investir, s’installer et trouver des voies et moyens pour se réaliser ici. Mais est-elle mise en œuvre ? », se demande Moussa Mara, ancien Premier ministre et président du parti Yèlèma. « Il faut qu’on sorte des passions, des polémiques qui retomberont dans quelques jours sans qu’il y ait du changement. Il faut qu’on traite ces questions essentielles avec rigueur et qu’on prenne des mesures importantes pour leur apporter le traitement approprié. De manière souveraine sans qu’à chaque fois, on vienne nous le dire », conclue-t-il.

 

 

Cet article Immigration : La patate chaude du retour des migrants  est apparu en premier sur Journal du Mali.


Les affres du retour

$
0
0

Au niveau des pouvoirs publics, peu d’accompagnements sont prévus pour le retour forcé des
migrants maliens.

Les migrants maliens, comme d’autres, partent pour chercher une amélioration de leurs conditions de vie. Alors quand survient le retour forcé, difficile est le chemin. D’autant qu’arrivés au bercail, rien ou presque n’est fait pour les accueillir ni les retenir.

« Les refoulés, comme on les appelle, il en arrive chaque semaine 3 ou 4 bus qui viennent de l'Algérie pour Gao ». Ceux qui sont expulsés ont en général tout perdu. Une fois rentrés au Mali, ces migrants en difficulté sont assistés pour leur transport, la nourriture, l'eau, l'hygiène par des ONG comme la Croix rouge, et sont ensuite acheminés sur Bamako. « Pour les 263 migrants maliens qui ont récemment été refoulés d'Algérie, leur retour a été facilité par le gouvernement qui a affrété des bus de Tamanrasset à Bamako ou jusqu'à leur localité d'origine», explique Abderamane Togora, gestionnaire de base de données à la Direction nationale du développement social (DNDS). Il avoue néanmoins qu'« au-delà de ça, le gouvernement ne donne pas autre chose » à ceux qui vont devoir entamer la lente digestion d'un retour brutal au point de départ. « À l’arrivée dans notre pays et après notre enregistrement, nous sommes laissés à notre propre compte, abandonnés de tous. On ne sait même pas quoi faire », confie Youssouf, expulsé, de retour au Mali depuis 4 mois. « On ne les laisse passer qu’au maximum deux jours dans les centres d’accueil. Après on les jette dehors », s’insurge Mohamed Chérif Haidara, président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM).

Les mains vides Le retour est une déception, une honte, pour un migrant, désormais dans la position d'assisté qui n'a rien ramené. C'est aussi une déception pour sa famille qui plaçait en lui tous ses espoirs. « Il n'a pas atteint son objectif, il a cassé cet espoir. Pour certains, cela provoque un choc psychologique, d'autres font des petits boulots à Bamako, pour pouvoir s'acheter quelques vêtements afin d'être présentables avant d'aller voir leurs familles », ajoute M. Togora. Officiellement, l'objectif du gouvernement est de réinsérer ces migrants, même si, dans les faits, la plupart devant le sentiment d’échec, la culpabilité du retour, sont prêts à repartir, malgré les violations faites à leur endroit et toutes les difficultés qu'ils rencontreront sur ces longues routes semées d'embûches, censées les mener à une vie meilleure.

 

 

 

Cet article Les affres du retour est apparu en premier sur Journal du Mali.

Aphrodisiaques : le soleil des nuits maliennes

$
0
0

aphrodisiaque2

Autrefois, on se les passait sous le manteau, mais depuis quelques années, ces produits pullulent sur les marchés et il n’est plus rare d’en voir proposer en plein jour par des vendeurs de cigarettes. Les aphrodisiaques font le bonheur des vendeurs de médicaments « par terre » et de leurs clients, qui s’en procurent de plus en plus régulièrement.

Polygame avec trois épouses, Drissa Traoré, 58 ans ne peut plus se passer d’aphrodisiaque. Son sésame (Liptoni) en main, qui est à base de thé, il se réjouit : « C’est pour moi, l’huile qui alimente le feu désormais. Les années passent et avec elles beaucoup de choses. C’est une alternative que je ne saurai négliger ». Comme lui, les clients de ce type de produit censé stimuler la vigueur masculine se multiplient et avec eux, l’offre qui ne se limite donc plus aux fameuses pilules bleues.

Quête de performances « Achète ce médicament (Solagra), et je te garantie que ta copine ne te quittera plus jamais ». Le message de cette vendeuse de pharmacie par terre est sans équivoque. Sur son étal au marché de Banconi, une dizaine de produits aphrodisiaques aux emballages illustrés d’images assez suggestives sont vendus entre 2 000 et 7 000 francs CFA. Et sa clientèle, contrairement à ce que l’on pourrait croire, est surtout composée de jeunes gens. « Dans la semaine, nous vendons à au moins une vingtaine de clients jeunes. Le constat est très souvent le même : ils se sont mariés tôt et après 10 ans de mariage, ça ne marche plus très bien », analyse notre vendeuse. Une théorie que partage la pharmacienne Batata Samaké, dont les produits sont un peu plus chers, entre 8 900 et 45 000 pour les médicaments. « C’est aussi le libertinage sexuel qui favorise cela. Pour pouvoir assurer à la fois à la maison et dehors, il faut bien cette aide ». « J’utilise surtout du Procomil. Ça a pour effet de faire durer, mais tu ne peux pas tenir une heure du premier coup », nuance Amadou N’Diaye, âgé de 26 ans. Il existe aussi des produits pour les femmes, la plupart du temps prescrits par les médecins. « En général, c’est après un accouchement ou lors de la pré-ménopause », précise le Dr Daouda Diakité, urologue, qui met cependant en garde contre l’utilisation des aphrodisiaques qui peuvent être dangereux. « Je déconseille fortement la prise de ces substances. Lorsqu’un de mes patients a des problèmes de ce genre, je lui prescris des compléments alimentaires, parce qu’essayer ces produits c’est les adopter », assure-t-il. Cet autre praticien attire l’attention sur le fait que certains de ces produits peuvent être nocifs, particulièrement ceux vendus hors pharmacies, et qui échappent à tout contrôle sanitaire.

 

Cet article Aphrodisiaques : le soleil des nuits maliennes est apparu en premier sur Journal du Mali.

Mara devant la justice ?

$
0
0

L'ex-Premier ministre Moussa Mara

La commission ad-hoc chargée d’enquêter sur la tragique visite de Moussa Mara à Kidal en 2014, a requis l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre l’ancien premier ministre et le général Mahamane Touré, chef d’état major des armées à l’époque des faits.

La commission chargée de situer les responsabilités dans les tragiques évènements de Kidal qui avaient conduit à la mort de 50 militaires et à l’exécution sommaire de 6 administrateurs civils a rendu ses premières conclusions lors d’une séance plénière tenue mardi dernier. À la lecture des 68 pages que compose le rapport, il ressort que plusieurs personnes, hiérarchie militaire et diplomates ont prévenu Mara de la dangerosité de la visite et tenter de l’en dissuader. Selon le document, la MINUSMA a aussi informé le chef du gouvernement de la tenue d’un congrès du MNLA et du HCUA le jour même de sa visite. Malgré toutes les mises en garde, Mara a décidé de se rendre dans la zone. Déjà indexé à l’époque comme étant responsable, il s’en défendait

« Comment puis-je être responsable ? Je suis Premier ministre légitime de la République du Mali, comment puis-je être considéré comme responsable ? Il faut être sérieux et voir la situation en face. Je suis venu tranquillement, j’ai discuté et pendant que je discute, on attaque l’endroit où je me trouve. Et après on veut me traiter de responsable. Il faut qu’on soit sérieux. » Deux ans plus tard, le discours a pris une nouvelle tonalité. Le candidat déclaré à la mairie du District de Bamako se dit serein et à la disposition de la justice. « Il faut laisser le processus continuer tranquillement et que l'Assemblée prenne des décisions qui lui semblent appropriées et ensuite que le processus continue éventuellement sur le plan judiciaire. Tout ce qui se passe est tout à fait conforme à la démocratie et à nos textes. Donc laissons les choses évoluer » précise t-il. Avant d’ajouter « Nous qui sommes les responsables publics, si nous ne sommes pas prêts à faire face à la justice, je pense qu’on ne rendrait pas service à notre démocratie et à notre pays ».

Pour qu’une action en justice soit intentée à l’égard de Mara, l’Assemblée Nationale devra rédiger une résolution de mise en accusation, qui sera ensuite débattue lors d’une séance plénière. Si elle est adoptée, le dossier d’instruction sera ensuite remis à la Haute Cour de Justice.

 

Cet article Mara devant la justice ? est apparu en premier sur Journal du Mali.

Fêtes de fin d’année : doux moments et grosses dépenses

$
0
0

Pour faire plaisir aux enfants, les parents investissent des fortunes en cadeaux et agapes de tous genres.

Au Mali comme ailleurs, la fin d'année est une période qui rime avec festivités, divertissements et fantaisies. Ces deux dernières semaines de l'année sont aussi synonymes de retrouvailles familiales et donc de cadeaux, de repas fastueux et de… dépenses ! Pendant le « mercato » de décembre, les Maliens dépensent généralement le double par rapport à une période normale, toutes bourses et catégories sociales confondues, de quoi passer de belles fêtes. Mais c’est surtout une aubaine pour les professionnels, qui jettent toutes leurs forces dans cette bataille pour optimiser le chiffre d’affaires de l’année.

À l'approche des fêtes il y a quelque chose dans l'air… Les décorations fleurissent sur les grandes avenues, une ambiance particulière dans les magasins, les couleurs : le rouge, l'or et l'argent, le vert des sapins, les Pères Noël qui s'affichent un peu partout dans les supermarchés, les étals qui regorgent de victuailles. Une invitation à la consommation qui ne laisse pas les Maliens indifférents. Ils se pressent ainsi chaque année pour garnir leur table et choisir des présents à offrir à leurs proches, en particulier aux plus jeunes, auxquels on accorde une attention particulière pendant ces réjouissances. Même si Noël est à l’origine une fête chrétienne, les consommateurs musulmans ne boudent pas ces festivités, car la fête est universelle. « En général à Noël, ce sont les enfants qui poussent leurs parents à acheter. Un enfant ne comprendrait pas qu'un camarade ait des cadeaux et pas lui. Que ce soit pour Tabaski, le Ramadan, Noël ou la Saint Sylvestre, quand il y a fête, les Maliens sont au rendez-vous. Crise ou pas crise, ils consomment et encore plus à Noël », analyse Cissé Doucouré, responsable de rayon, au supermarché Shopreate à Badalabougou.

Ruée sur les supermarchés Les professionnels de la distribution et de la restauration l'ont bien compris et font tout pour attirer le client pour cette période stratégique en termes de chiffre d'affaires. Depuis le début du mois, les jouets, pâtisseries, gourmandises et chocolats, sont en bonne place pour attiser les convoitises et susciter l'achat. « L'année dernière on a eu du retard pour les fêtes et tout n'était pas exposé comme il faut. Cette année, nous avons les bons produits et nous sommes dans les temps », se réjouit Ismaël, responsable achat de Shopreate. Pour ces enseignes de la distribution bamakoise qui ne désemplissent pas pendant les fêtes, le produit qui marche le mieux est le chocolat décliné en boîtes, barres, cornets et ballotins. Viennent ensuite les jouets et en troisième position la charcuterie - halal ou non - et le fromage, qui termineront sur les tables des foyers maliens.

Si en 2015, la fréquentation des magasins était bonne, pour l'année 2016, les professionnels de la distribution sont encore plus optimistes, grâce entres autres aux signes d'une reprise lente, mais sûre. « Cette année il y a une amélioration par rapport à 2015, il y a plus de clients. En 2015, nous avions une seule caisse. On en a ouvert deux autres et c'est déjà l'embouteillage. En période d'affluence, les gens demandent d'ailleurs une quatrième caisse. On a importé aussi beaucoup plus en 2016. Le magasin qui ne fonctionnait plus qu’avec la partie alimentaire au rez-de-chaussée, par exemple, génère, à présent aussi des bénéfices avec le 1er étage où l'on trouve les cosmétiques, les produits ménagers, le bricolage, etc. », ajoute Ismaël qui a ouvert, en prévision des fêtes, un rayon de produits surgelés importés qui séduit la clientèle.

 Au menu Même son de cloche au niveau des restaurants, où les équipes sont déjà à pied d'œuvre pour concocter les menus gourmands de ces fêtes. « Il y a une augmentation de la clientèle, c'est vrai », confirme Simone la gérante du restaurant Comme chez soi, une table courue de la capitale. « Je pense que c'est dû à la confiance qui revient. Les gens oublient leur peur et retrouvent l'envie de sortir », explique-t-elle. Avec un menu raffiné, arrosé de vins fins ou de champagne, le restaurant se prépare à régaler les convives qui viendront sous sa paillotte pour la nuit de la Saint Sylvestre.

Cependant, nombreux sont ceux qui passeront ces fêtes chez eux, en famille ou entre amis, autour d'une table composée de plats locaux quotidiens, le tout allégrement arrosé de sodas, voire d’alcool. Maître des menus de fêtes, le poulet, dont les prix ont d’ores et déjà pris l’ascenseur, passant de 2 500 à 3 000 ou 4 000 francs CFA sur les marchés de volailles. Les pâtisseries qui ont fleuri un peu partout dans Bamako ces derniers mois leur proposent enfin divers types de desserts, avec ici aussi, une pièce de choix, la bûche de Noël. Il faudra débourser entre 10 et 15 000 francs CFA pour la déguster.

Se parer et fêter Le ventre bien plein, la seconde partie de soirée peut commencer. C'est souvent sur des rythmes endiablés qu'elle se poursuit, dans les soirées privées ou les boîtes de nuit de la capitale. Les dames, accompagnées de leurs cavaliers, sont d’une élégance étudiée. « Il est important pour faire la fête, de se faire belle », lance Salimata, qui a ses adresses pour se coiffer et confectionner sa tenue afin d'être en beauté pour sortir en soirée. Pour l’instant, sa seule inquiétude est, qu'avec la forte affluence, elle ne puisse pas avoir sa robe dans les temps. En effet, fin décembre, les coiffeurs et couturiers sont pris d'assaut, les commandes ne faiblissent pas et Pape, un couturier sénégalais, avec ses trois employés, sait déjà que les nuits vont être longues pour répondre à la demande. « Mais c'est bon pour les affaires », soupire-t-il dans un demi-sourire.

Les fêtes de fin d'année, c'est aussi l'occasion pour certains de boucler leur valise et de se rendre dans des pays de la sous-région comme Abidjan ou Dakar, des destinations qui ont le vent en poupe à cette période de l'année. L'Europe, avec en particulier Paris la capitale française, est aussi une destination prisée des plus fortunés. Qu’ils partent en famille ou entre amis, les Maliens sont de plus en plus nombreux à faire ce choix, alliant dépaysement au plaisir d’être ensemble. Il faut aussi souligner, dans le sens des départs, les milliers d’expatriés qui vivent au Mali, dont le nombre a explosé depuis la crise, et qui rejoignent pour la plupart leurs familles pour les fêtes.

Que l’on soit à Bamako, Ségou ou Paris, les fêtes de fin d’année restent avant tout l’occasion de célébrer les moments passés ensemble et de se projeter avec optimisme et enthousiasme dans l’année qui vient. Bonne chaire, convivialité, et bonnes affaires sont donc définitivement le mix idéal pour une fin d’année réussie.

 

Cet article Fêtes de fin d’année : doux moments et grosses dépenses est apparu en premier sur Journal du Mali.

Achats des fêtes : attention danger !

$
0
0

les_produits_saisis_a_la_frontiere_congo-angola_de_tsiamba-nzassi

Les fêtes de fin d'année sont une période de consommation par excellence. Sur les marchés du Mali, il y en a pour tous les goûts et tous les prix. Le prix, justement, est l’argument décisif dans le choix des produits. Produits périmés, contrefaits, impropres se retrouvent à portée de bourse pour les clients aux revenus faibles attirés par leurs prix bas. « Tout est mis sur le dos de la pauvreté alors que la pauvreté est là depuis longtemps. Avant, on ne faisait pas ces pratiques parce qu'il n'y avait pas tous ces abus dans les importations », déplore Salimata Diarra Coulibaly, présidente de l'Association des consommateurs du Mali (ASCOMA). Beaucoup de produits, (jouets, nourriture, vêtements) sont en effet importés sans être soumis aux contrôles de qualité pourtant prévus par la loi. « Les commerçants déversent des produits qu'ils ont conservé pendant des années, ou qu’ils ont acheté dans des pays où ils ne sont plus consommables. L’occasion des fêtes, avec les grosses dépenses qu’elles génèrent, est un moment idéal pour ce commerce illicite qui se fait sur le dos du consommateur. Selon Mme Coulibaly, il faut faire attention à ce que l’on achète sur les marchés, aux abords des foires, où l'on trouve ces différents articles, à des prix défiant toute concurrence. « Malheureusement, nos messages ne sont pas entendus et les Maliens croient faire de bonnes affaires et consommer de la qualité, c'est ça le drame », conclut la présidente de l'ASCOMA, qui une fois de plus pour cette fin d'année, part en croisade pour tenter d'alerter les consommateurs peu regardant sur un fléau qu'elle estime généralisé.

 

 

Cet article Achats des fêtes : attention danger ! est apparu en premier sur Journal du Mali.

Noël, comment fêtent les chrétiens du Mali

$
0
0

noel-catho_2048

Elle est fêtée partout dans le monde. Au-delà de son aspect commercial, c’est bien la célébration religieuse de la Nativité de Jésus. Au Mali, qu’ils soient catholiques, protestants ou évangélistes, les chrétiens marquent à leur façon cette journée spéciale.

La communauté chrétienne ne représente qu’environ 5% de la population malienne, auxquels s’ajoutent des milliers d’expatriés qui fréquentent les lieux de culte chrétiens. Noël, ou fête de la Nativité du Christ, est une date importante du calendrier liturgique qui se caractérise par des célébrations particulières, à commencer par la veillée de minuit, à laquelle participent des milliers de fidèles dans les différentes églises et temples. Dans la famille Dembélé qui vit à Adeken en Commune 5, on est catholique. « La célébration commence la veille, c'est-à-dire la nuit du 24, lors de la grande messe à la cathédrale de Bamako. Une cérémonie de deux heures où l’on entend le fabuleux récit de la Nativité. Ensuite, place au traditionnel réveillon en famille jusqu'à l’aube avec parents et amis autour d’un repas copieux. La fête se poursuit encore toute la journée du 25 », explique Madame Dembélé. Même scénario chez les Coulibaly de Sebenikoro, d’obédience protestante. « La veille, il y a église. Tout le monde est content, et le lendemain la fête continue. On invite nos amis musulmans aussi. On se retrouve autour de très bons plats. On rend gloire au Seigneur, on donne des cadeaux aux enfants », témoigne le chef de famille. Dans les familles d’expatriés, on fête en général en communauté. « Nous cotisons et nous nous retrouvons après la messe de Noël pour partager des plats de chez nous. Ça nous rappelle le pays », affirme Firmin, un Togolais de Bamako.

Ce ne sont cependant pas tous les chrétiens qui fêtent Noël. Les témoins de Jéhovah n’en font pas cas, « car Jésus n’est pas né en décembre mais plutôt en octobre. Cette fête serait d’origine païenne » et « il n’est dit nulle part dans la Bible qu’on doit fêter sa naissance mais plutôt sa mort », explique Rachel Doucouré.

 

Cet article Noël, comment fêtent les chrétiens du Mali est apparu en premier sur Journal du Mali.

La loi malienne pénalise-t-elle les insultes à l’encontre du Président ?

$
0
0

ibrahim-boubacar-keita-ibk

 

Depuis quelques semaines le chef de l’État et son gouvernement sont violemment indexés pour leur gouvernance. Des accusations qui ont pris une nouvelle tournure suite aux débats houleux à l’Assemblée nationale sur les questions sécuritaires, l'accord sur les migrants et les élections communales. Certains proches du gouvernement menacent désormais de poursuivre tous ceux qui insulteraient le Président de la République.

La semaine dernière, les ténors du Rassemblement pour le Mali (RPM) sont montés au créneau. À l’occasion d’un point presse, le président du parti le Dr Bocary Treta s’est montré très critique envers l’opposition. « le RPM n’accepte plus que son président fondateur, le président de la République soit offensé et outragé comme ce qui vient de passer avec cette campagne de méchanceté instaurée pour chercher à briser un homme » déclarait-il. Et d’ajouter « notre opposition est putschiste… ces ‘‘forces du mal’’ cherchent à détruire le président de la République ».

Des propos forts qui trouvent échos dans les ‘’attaques’’ de ces dernières semaines à l’encontre du gouvernement. Ces invectives se sont accentuées suite aux rumeurs sur la signature d’un accord entre le Mali et l’Union européenne pour le rapatriement des migrants. Une vidéo postée quelques jours plus tard sur les réseaux sociaux a recueilli des avis partagés. On y voyait une malienne vivant en France prendre copieusement à partie le chef de l’État en tenant des propos peu élogieux à son égard.

Suite à ces faits, le secrétaire général du RPM Me Baber Gano brandit la menace de poursuites contre ceux qui s’en prennent au Président. « Nous allons répondre à ces gens-là, pas de la même manière que ce qu’ils font, mais nous le ferons dans le cadre de la légalité. Nous allons ouvrir des enquêtes car nous savons quel est l’intérêt de la calomnie, ternir l’image du président de la République. Nous savons qui ils sont et où ils sont. Nous n’agresserons personne mais nous n’accepterons pas d’être offensés » a-t-il affirmé.

Un article du code pénal malien, l’article 147, prévoit amende et emprisonnement envers ceux qui oseraient calomnier ou insulter le président. « Quiconque, soit par discours, cris ou menaces proférés dans les réunions ou lieux publics soit par des écrits imprimés vendus ou distribués , mis en vente ou exposés dans les réunions ou lieux publics, aura offensé la personne du chef de l’État sera puni d’un emprisonnement de trois mois à un an et d’une amende de 50.000 à 600.000 FCFA ou de l’une ou l’autre de ces deux peines seulement ». L’alinéa 1 de l’article 167 touche également du doigt la question de manière plus globale. « Seront punis d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 24.000 à 240.000 FCFA, ceux qui par des voies et moyens quelconques ont sciemment propagé dans le public des fausses nouvelles ou des allégations mensongères de nature à ébranler directement ou indirectement sa confiance dans le crédit de l’État… ».

Selon Me Mamadou Diarra, avocat à la cour, les personnes qui se rendent coupables de tels actes peuvent effectivement êtres poursuivies. Il estime cependant qu'« il faut qu’il y ait des preuves pour étayer leurs propos, mais il serait difficile de tirer sur la corde pour de tels actes surtout dans ce contexte ci » juge t-il.

Cet article La loi malienne pénalise-t-elle les insultes à l’encontre du Président ? est apparu en premier sur Journal du Mali.


Rentrée Solennelle 2016-2017: cap sur le renforcement des universités

$
0
0

rentre__e_solennelle_des_univesites-2016-2017

Améliorer les ressources humaines, techniques et financières de nos universités publiques, c'est l'objectif que se fixe le département en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour l’année universitaire 2016-2017. 

« La question enseignante demeure le problème le plus pressant auquel l’enseignement supérieur doit apporter des réponses robustes », a déclaré Assetou Foune SAMAKE MIGAN, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ce mardi 27 décembre lors de la rentrée solennelle 2016-2017 au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba. La cérémonie a été présidée par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta en présence du chef du gouvernement, Modibo Keïta et du président de l’Assemblée Nationale, Isiaka Sidibé.

L’occasion était bonne pour le ministre de faire le point sur l’état actuel de l’enseignement supérieur au Mali. Selon elle, le Mali est loin de la norme envisagée par l’UNESCO concernant le ratio dans le rapport enseignant et étudiant : 1 enseignant pour 30 étudiants contre 1 enseignant pour 51 étudiants au Mali. « Ce ratio se creuse davantage quand il s’agit des enseignants de rang magistral. Dans certaines de nos universités, ce rapport nous indique le ratio d’un enseignant de rang magistral pour 218 étudiants », précise-t-elle.

En termes de nouvelles institutions, le ministre mentionne les nouvelles créations telles que l’Ecole de Journalisme, l’Institut Cheick Zayed et l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Hamed Baba deTombouctou.

Pour faire face à ces problèmes, le département travaillera cette année sur plusieurs points essentiels. Parmi eux, la mise en place d’un mécanisme de développement du plan de carrière des enseignants, le renforcement du Programme de Formation des Formateurs (PFF). Le programme avait prévu de former environ 660 nouveaux enseignants sur une période de 10 ans (2008 - 2017) avec un budget global de 18 017 280 000 FCFA. Le ministre et son équipe souhaite également procéder au recrutement temporaire de professeurs en faisant appel aux Maliens de la diaspora, et aux ressources enseignantes qualifiées de l’espace francophone en activité ou à la retraite. Les cours en lignes seront aussi développés. « Le gouvernement mobilisera toutes les ressources humaines et financières pour vous aider dans votre mission », a rassuré le président de la République.

Devenue une tradition, la leçon inaugurale dont le thème était cette année: le «Malaria Research and Training Center » a été prononcée par le professeur Ogobara Doumbo.

 

Cet article Rentrée Solennelle 2016-2017: cap sur le renforcement des universités est apparu en premier sur Journal du Mali.

Noel pour les orphelins de guerre

$
0
0

enfants

Sous le leadership de Solidaris 233 et avec la collaboration du Service social des Armées, un collectif d'organisation a offert des cadeaux à deux cents orphelins de guerre du Mali.

Offrir le sourire aux enfants qui ont perdu, pour la plupart, leurs pères au front, c'est l'objectif de l'ensemble d'organisations qui a organisé la manifestation de ce mercredi 28 décembre. Cent garçons et cent filles, âgés de 1 à 12 ans ont reçu des petits présents et passé une agréable après-midi, animée par l'humoriste Petit Guimba.

L'association humanitaire Solidaris 223, Open Mali, le groupe facebook "Délirium", Be kako, Philanthropie, sont à l'origine de cette initiative qui a bénéficié du soutien de l'Armée Malienne. "Nous avons ciblé des orphelins de militaires et paramilitaires. Nous n'avons pas voulu faire de distinction, car ces enfants sont des victimes au même chef. Nous avons juste les mettre un peu dans l'ambiance de Noel et qu'ils sachent qu'ils ne sont pas seuls et oubliés", a expliqué Balla Mariko, président de Solidaris 223.

Cet article Noel pour les orphelins de guerre est apparu en premier sur Journal du Mali.

Au centre du Mali, c’est le Far west…

$
0
0

Dans les villages de la région de Mopti, des hommes armés, djihadistes ou simples bandits, sèment la terreur parmi la population qui ne sait plus à quel saint se vouer.

Cette nuit-là, Ibrahima Maïga, s'est couché tôt, harassé par une journée de travail bien remplie passée entre Sévaré et Ngouma. Vers 2h du matin, dans un sommeil profond, il sent qu'on le secoue. Grognant, il lance son bras pour chasser l'importun, un objet froid et métallique stoppe la course de sa main le faisant sortir d'un coup de sa torpeur. Une puissante lumière l'éblouit, une torche fixée sur un fusil que braque sur lui une silhouette noire, un homme, portant un treillis de l'armée de terre. Un autre, derrière lui, s'active bruyamment à retourner ses affaires. « J'ai d'abord cru que c'était des militaires qui avaient besoin d'essence », raconte Ibrahima, animateur radio à Ngouma, assis sur un petit tabouret de bois dans la pénombre d'une arrière salle de la radio FM de Douentza. « Ils m'ont dit qu'ils voulaient de l'argent, mais je n'avais rien ! ». Les deux hommes fouillent la pièce puis s'en vont, laissant Ibrahima tremblant de peur. Vingt minutes plus tard, une fusillade éclate, un cri perce la nuit, des moteurs démarrent en trombe, puis plus rien. Ce soir-là, les bandits sont repartis avec un butin 5 millions de francs CFA et un véhicule. Nul ne sait d'où ils sont venus, qui ils étaient, mais dans la 5e région du Mali, cette scène tragique fait désormais partie du quotidien. Incursion au cœur de la région de Mopti, véritable « Far west » malien.

La route qui mène à Douentza, chef-lieu du cercle aux portes du Nord Mali, est chaotique et défoncée, comme oubliée des pouvoirs publics. Les trous et crevasses y côtoient les sparadraps de goudron, ralentissant considérablement la progression des véhicules. Sur cet unique axe qui mène à la ville, on peut ne pas croiser âme qui vive pendant des kilomètres. Dans cette zone de la région de Mopti, règne un anarchique chaos où seul prévaut la loi du plus fort résultant de la faible présence ou de l'absence totale d'institutions gouvernementales. Ici, la peur ne semble pas changer de camp, les groupes armés sévissent et les citoyens fatalistes craignent chaque jour pour leurs vies et leurs biens. « Si tu as une arme, c'est toi qui fait la loi, c'est toi qui dirige ! On est confronté à ce problème d'insécurité, surtout dans le secteur nord et est du cercle. Il y a les djihadistes réunis en plusieurs groupuscules, des groupes armés peuls qui s'affrontent dans des règlements de compte pour l'argent, le bétail ou l'accès aux terres arables, et le banditisme, avec les ex-combattants des mouvements armés qui, au sortir de la crise, ont gardé leurs armes et sèment la terreur », explique Amadou, un journaliste local, qui depuis ces dernières années, observe une situation qui ne cesse de se dégrader.

Bien que les langues à Douentza se délient difficilement, au gré des rencontres, force est de constater que le problème d'insécurité dans la zone est complexe. « Certains sont en train de se venger pour ce qui s'est passé il y a des années. Les gens qui ont pris les armes, des Peuls pour la plupart, ont rejoint les islamistes pour être protégés et se faire justice. Il y a eu beaucoup de chefs de village attaqués ou tués, même des imams. On les soupçonne de parler avec les autorités, d'être des complices de l'État, donc on les élimine. Pour sauver ta peau, si tu ne fais pas partie de ces groupes, tu dois donner quelque chose, un garçon, de l'argent, du bétail, tout ce que tu as. Ils ont les armes et font comme bon leur semble », déplore l’animateur radio Ibrahima Maïga.

La tentation djihadiste Avant la crise de 2012, des prêcheurs comme Amadoun Kouffa, un prédicateur peul fondateur du Front de libération du Macina, groupe djihadiste qui sévit dans la région, ont silloné la zone pour le compte de la secte Dawa, prônant une ré-islamisation de la population. « Ils viennent à plusieurs en moto et bien armés. Ils parlent de la défense de l'Islam et nous disent de refuser tout ce qui n'en fait pas partie. Ces prêcheurs racontent ce que les éleveurs peuls veulent entendre, que l'Islam interdit de payer le droit d'accès aux pâturages qui autrement peut se négocier à des centaines de milliers de francs CFA. Ils adhèrent à ces groupes aussi pour ça. Beaucoup les ont rejoint dans le Macina », explique Issa Dicko, frère d'Amadou Issa Dicko, chef du village de Dogo, assassiné par les djihadistes en 2015.

Écoles fantômes et maires en fuite Dans ces zones reculées, désormais sous la coupe des prêcheurs, l'éducation nationale est délaissée au profit de l’éducation coranique. « Ces communautés ne sont pas prises en compte dans le système éducatif national », dénonce pour sa part, Ibrahima Sankaré, secrétaire général de l’ONG Delta Survie, qui a mis en place des écoles mobiles pour ramener les enfants en classe. « La communauté peule de ces zones est réfractaire à l'école formelle pour des raisons moins féodales que religieuses. Pour eux, s’ils mettent leur enfant à l'école française, il ira en enfer », explique Ibrahima Maïga, qui cite le cas du village de Tanan, à 60 km de Douentza où depuis 2006, aucune classe n'est ouverte, « même les portes et les fenêtres ont fini par être emportées »...

Si dans beaucoup d'endroits l'école est en panne, d'autres représentations étatiques comme les mairies sont aussi visées. Dans la ville de Kéréna, située à une trentaine de kilomètres de Douentza, les « occupants » comme ils sont aussi appelés ici, ont interdit à tous ceux qui travaillent à la mairie d'habiter la commune, sous peine de mort. Depuis ces derniers ont fui. « Durant les élections communales, les gens étaient angoissés et vivaient dans la peur d'une attaque », se rappelle Sidi Cissé, enseignant à Douentza. Le nouveau maire de Kéréna, Hama Barry, n'a pu exercer son mandat ne serait-ce qu'un jour. Il a dû se réfugier à Douentza avec son adjoint pour sa sécurité. Plusieurs parmi la population l'ont suivi. Le vieil homme est aujourd'hui méfiant, car dit-il, « ici on ne sait pas qui est qui ». Après maintes discussions, il accepte une rencontre. À côté de lui, son adjoint affiche un perpétuel sourire et un regard inquiet durant la courte entrevue qu'il accorde au Journal du Mali. « Je vais bientôt retourner à Kéréna, tout va bien, ce ne sont que quelques querelles », se borne-t-il à dire en pulaar, pour éluder les questions trop précises, avant de saluer chaleureusement et de prendre congé.

Peur sur la ville À Douentza, l'omerta règne aussi. L'assassinat d’une parente de l'ancien adjoint au maire de Kéréna, froidement abattue à son domicile, à moins de 200 mètres du camp de la MINUSMA, il y a quelques mois, a marqué les esprits et imposé de facto le silence. « Ceux qui ont fait ce coup ont réussi. Ils ont fait en sorte que tous sachent que même à côté des forces de l'ordre, on n’est pas sécurisé », explique cet autre élu, également forcé à l'exil. Ce qu'ils veulent, ces groupes l'obtiennent avec leur fusil ou à la pointe de leur couteau, celui qui n'est pas d'accord avec eux ne peut que se taire. « Les gens ont peur. Ils ont peur pour leur vie. Moi qui vous parle, je me suis un peu trop avancé dans cette conversation. Je n'ai rien dit mais j'en ai déjà trop dit », ajoute-t-il, assis dans son salon, où trône sur le mur derrière lui, un portrait le représentant arborant l'écharpe aux couleurs du drapeau national. Triste rappel d'une fonction aujourd'hui vide de sens.

Cette peur ambiante freine les populations dans leur désir de collaborer avec les autorités. « Les gens veulent collaborer mais ils ne sont malheureusement pas protégés en retour », affirme Madame Diarra Tata Touré, membre active de la société civile et secrétaire générale de l’ONG ODI Sahel, à Sévaré. « Il y a le laxisme de la gendarmerie, la corruption. Quand les forces de l'ordre prennent des djihadistes ou des bandits, il suffit qu'ils versent de l'argent pour qu'on les relâche. Les gens collaboraient avec l'armée et la gendarmerie avant, mais c'est un marché lucratif et ce sont ces mêmes autorités qui, après avoir relâché les bandits ou djihadistes, leur disent que c'est un tel qui a donné l'information. Ensuite, ils sont assassinés. Même si je vois un bandit, je ne dirai rien parce que je sais qu'après il viendra me tuer ! », résume Amadou, journaliste à Douentza, qui ajoute sur la foi de renseignements de terrain, que si l'État ne fait rien, « il va y avoir une révolte social. Les gens s’organisent et s’arment. Ça peut éclater à tout moment ». Pour Sidi Cissé, qui faisait partie du groupe d'auto-défense de la ville de Douentza en 2012 et qui a eu à négocier avec les djihadistes durant cette période, la situation actuelle est vraiment déplorable. « Après la crise, l'État est revenu mais ça continue. On tue froidement des gens, on les harcèle, malgré la présence de la gendarmerie et de la MINUSMA. Ça ne se passait pas comme ça même durant la crise », témoigne-t-il. « Je ne sais pas ce qu'il faut faire pour arrêter ça. Est-ce que c'est l'État qui a failli ? Est-ce que ce sont les forces de l'ordre ? », s'interroge-t-il.

Sur le retour, nous dépassons Sévaré. Sur la route qui mène à Bamako, il n'est pas rare de croiser des pickup aux couleurs camouflage, transportant 5 ou 6 militaires casqués et bien armés. Ils finissent par disparaître de notre rétroviseur. De Mopti à Douentza jusqu’à Tombouctou, ils ont aussi disparus. Comme si la ville de Mopti était un point, une ligne charnière au-delà de laquelle la sécurité n’existe plus.

 

 

 

Cet article Au centre du Mali, c’est le Far west… est apparu en premier sur Journal du Mali.

Dan na amba sagou : le rempart Dogon

$
0
0

Malgré des équipements rudimentaires, environ 1000 chasseurs dogons sont déterminés à défendre
leur territoire.

C’est pour sécuriser la zone du plateau dogon et dissuader d’éventuels assaillants, que des chasseurs dogons ont pris les armes pour former la milice Dan na amba sagou (confier le territoire aux chasseurs). Elle entend rendre au pays dogon sa quiétude d’antan.

Dans la région de Mopti, il n’y a pas que les Peuls qui se plaignent de l’abandon de l’État. « Nous ne sommes pas en sécurité, personne ne dort. À chaque fois, des gens viennent commettre des assassinats en toute impunité et s’en vont sans être inquiétés. Nous avons constaté cela des mois durant à Bankass, à Bandiagara et à Koro », s’insurge Boureima Sagara, coordinateur du mouvement Dan na amba sagou, créé en 2012.

Depuis quelques mois, la recrudescence de la violence les pousse à donner à nouveau de la voix et à reprendre les armes. Le 1er octobre dernier, Théodore Soumbounou, conseiller communal à Bankass, a ainsi été froidement abattu par des bandits armés. Un mois plus tard, le maire du cercle de Koro a échappé de justesse à une tentative d'assassinat. Trois jours avant les élections communales du 20 novembre, la tête de liste du parti PRVM-Fasoko fut kidnappé. Autant de faits qui ont poussé le mouvement Dan na amba sagou à rappeler, dans un communiqué publié mi-décembre 2016, les conditions de sa création il y a quatre ans et à annoncer la reprise des armes pour assurer la défense du territoire. Le mouvement revendique à ce jour un millier de combattants, armés de vieux fusils de chasseurs et résolus à donner leurs vies pour le plateau dogon. Le leader du groupe, Youssouf Tobola, serait un chasseur réputé, natif de Bandiagara. Très déterminé à la protection du terroir dogon, il entend fédérer autour de lui et prévient que « plus rien ne sera comme avant ». Tout adhérant doit prêter serment, « dans le but de fortifier les liens et d’instaurer la confiance entre nos membres », explique Sagara.

Appel à l’État Le mouvement est néanmoins conscient de ses limites. Face à la menace croissante que représente la katiba Macina du prêcheur radical Amadou Koufa, les Dogons ont envoyé une missive au préfet pour demander l’installation de camps dans leur zone. « Nous souhaitons des camps militaires dans les quatre cercles et bien équipés en matériels ou des armements adéquats pour mieux sécuriser nos populations du pays dogon car à chaque réveil, nous retrouvons des personnes tuées par des bandits armés qui sont les djihadistes », peut-on lire dans cette correspondance. Ces camps assureraient la sécurité dans la zone et permettraient au tourisme d’y rayonner de nouveau. « À cause de l’insécurité, nous n’avons plus de touristes, le pays dogon est laissé pour compte, les jeunes ne travaillent pas. C’est aussi pour tout cela que nous voulons rétablir l’ordre sur nos terres », conclut Sagara.

 

Cet article Dan na amba sagou : le rempart Dogon est apparu en premier sur Journal du Mali.

Fêtes, des lendemains qui pleurent

$
0
0

fetes

Au lendemain des fêtes, alors que flotte encore dans l’air le parfum des repas partagés et des belles toilettes arborées, c’est un concert de lamentations qui s’élève. Les réalités du quotidien rattrapent les fêtards qui, les poches vides, voient venir des jours difficiles.

« Le salaire est fini avant d’y avoir touché ! », se lamente Aminata, jeune cadre qui a pourtant des revenus plutôt corrects. « Les dépenses du mois de décembre sont juste énormes. Entre les tenues des enfants, les cadeaux, les repas, on est morts ! Même le carburant pour aller faire les salutations, c’est un vrai budget », ajoute Papus, qui raconte à ses amis du « grin » spécial Nouvel an installé chez lui en ce 2 janvier chômé, qu’il a dû dépenser près de deux fois son salaire. C’est d’ailleurs le cas de la plupart de ses compères, chefs de famille, qui pour certains ont contracté des dettes pour faire face aux dépenses des fêtes de fin d’année. « À cause du crédit, le salaire de janvier est mort-né. On est en mode jonglage », commente Abdou, enseignant, membre du « grin ».

D’un 31 à l’autre La débrouille semble bien être le maître mot de tous pour arriver au bout de ce mois de janvier qui s’annonce donc plutôt difficile. Chez cet employé de commerce, « c’est Madame qui va devoir gérer jusqu’à la fin du mois. Je lui ai confié ce qui restait et elle va faire de son mieux ». L’épouse, à côté, semble rompue à cet exercice. « Je m’arrange toujours pour qu’il reste des vivres après les fêtes. Du poisson, de la viande et du riz, on tiendra bien avec ça et d’ici la fin du mois, on aura des rentrées, inchallah ! », explique la commerçante. Pour ceux qui n’ont pas la capacité de faire quelques réserves, c’est la sensation « gueule de bois » qui subsiste en ce début d’année. « C’est dur, parce que le salaire est encore loin et en plus, il y aura les scolarités et les factures à payer. Ça promet ! », s’exclame Abdou, qui ne veut plus y penser. « Tous les ans c’est pareil ! Au moins, on a la satisfaction d’avoir bien fêté. D’autres s’endettent pour payer des médicaments. Donc si c’est pour vivre des moments heureux, on rend grâce à Dieu », philosophe de son côté Moriba. En effet, pourvu qu’il y ait la santé…

 

Cet article Fêtes, des lendemains qui pleurent est apparu en premier sur Journal du Mali.

Viewing all 1417 articles
Browse latest View live